Le MRAP a pris connaissance de la plainte déposée par plusieurs députés à l'encontre de chanteurs de Rap au motif que leurs chansons appellent à la violence. Cette démarche révèle pour le moins l’inculture de ces élus dans le domaine de la chanson française qui a charrié des textes similaires.
Afin de parfaire la culture musicale des élus de l'UMP, le MRAP met à leur disposition des extraits des chansons de divers artistes français, dont les textes appellent à la violence, à la sédition, au mépris de l'armée et de la police.
Toujours dans le but d'aider les parlementaires dans leur entreprise de purge culturelle, il ouvre sur son site un espace permettant de mettre à disposition des élus concernés tous les textes susceptibles de faire l'objet de plainte de leur part.
Les internautes sont invités à aider les parlementaires de la majorité en adressant au MRAP les textes litigieux des chansons françaises qui seront alors fournis aux députés concernés.
Notre mouvement ne doute pas que soucieux d'égalité devant la loi, les élus de l'UMP demanderont la sanction de la diffusion des chansons concernées. Faute d'une plainte immédiate contre les chanteurs indiqués ou d'une demande de retrait des disques concernés sur les rayons des disquaires, le MRAP en conclurait que la plainte contre les rappeurs est de nature discriminatoire et donc raciste.
Le MRAP étudierait alors les conditions d'une action en justice pour plainte discriminatoire et harcèlement au faciès.
Le MRAP rappelle en outre que sans approuver le contenu des chansons concernées, il reste attaché à la liberté d'expression culturelle et condamne cette basse manoeuvre politique des élus de l'UMP qui vise à chasser sur les terres électorales de l'extrême droite.
Le MRAP ne peut que condamner cette logique qui sous-tend cette démarche : celle du bouc émissaire. En effet après les immigrés, la polygamie, ce sont désormais les artistes qui sont montrés comme les incendiaires de nos banlieues.
Cette attitude révèle non seulement la surdité mais aussi la myopie de ce gouvernement devant les urgences sociales, économiques, et politiques que cette insurrection des exclus révèle.
Paris, le 24 novembre 2005.
Annexe :
certaines paroles de la chanson française grand public
Léo Ferré, Words Words Words
Ils ont voté Ils ont voté
Comme on prend un barbiturique
Et ils ont mis la République
Au fond d'un vase à reposer
Les experts ont analysé
Ce qu'il y avait au fond du vase
Il n'y avait rien qu'un peu de vase
J'ai la mémoire hémiplégique
Et les souvenirs éborgnés
Quand je me souviens de la trique
Il ne m'en revient que la moitié
Et vous voudriez que je cherche
La moitié d'un cul à botter?
En ces temps on ne voit pas lerche...
Ils n'ont même plus de cul, les français!
Ils ont voté... et puis, après?
C'est un pays qui me débèqu'te
Pas moyen de se faire anglais
Ou suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont confédérés...
Faut les voir à la télé-urne
Ces vespasiens de l'isoloir
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard
Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans le gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées
Georges Brassens, Hécatombe
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j'bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J'exitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Renaud, la chanson du loubard
J'suis un loubard périphérique
J'en ai plein les bottes de ce bled
Le France est une banlieue merdique
Comme dit mon copain Mohamed
Aux flics
Aux flics
Renaud, Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?
Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
D'puis qu'on m'a tiré mon canif,
Un soir au métro Saint Michel,
J' fous plus les pieds dans une manif
Sans un nunchak' ou un cocktail
A Longwy comme à Saint Lazare,
Plus de slogans face aux flicards,
Mais des fusils, des pavés, des grenades !
Gueuler contre la répression
En défilant " Bastille-Nation "
Quand mes frangins crèvent en prison
Ça donne une bonne conscience aux cons,
Aux nez-d'bœux et aux pousse-mégots
Qui foutent ma révolte au tombeau.
Maxime le Forestier, Parachutiste
Tu avais juste dix-huit ans
Quand on t'a mis un béret rouge,
Quand on t'a dit : "Rentre dedans
Tout ce qui bouge."
C'est pas exprès qu' t'étais fasciste,
Parachutiste.
Alors, de combat en combat,
S'est formée ton intelligence.
Tu sais qu'il n'y a ici-bas
Que deux engeances :
Les gens bien et les terroristes,
Parachutiste
T' as rien perdu de ton talent,
Tu rates pas une embuscade
Mais comme on n' tire pas vraiment,
Tu trouves ça fade.
C'est pt'êt pour ça qu' t' as les yeux tristes,
Parachutiste.
Mais si t' es vraiment trop gêné
D'être payé à ne rien faire,
Tu peux toujours te recycler
Chez tes p'tits frères.
J' crois qu'on engage dans la Police,
Parachutiste.
Pour mieux connaître le MRAP
http://www.mrap.asso.frPour rejoindre son combat
http://www.mrap.asso.fr/adh.html